
L’ancien député libéral, Alcaly Cissé, arrêté et détenu au Maroc depuis le 25 septembre 2012, a été extradé le 8 mai, par le biais d’Interpol, dans le cadre d’un mandat d’arrêt lancé par l’Arabie saoudite. « Il se trouve actuellement à Riyad dans un centre de détention avant son transfert à Djeddah », informe dans un communiqué publié ce lundi, le ministère sénégalais des Affaires étrangères.
Selon le document, M. Cissé a « déjà reçu la visite du chargé d’affaires de l’Ambassade du Sénégal à Riyad et a pu, avec son assistance, s’entretenir au téléphone avec l’un de ses enfants se trouvant au Maroc ».
Le lendemain de l’extradition, à la surprise de sa famille et d’organisations sénégalaises et marocaines de défense des droits de l’homme, son fon fils Abdoulaye Cissé avait accusé le gouvernement sénégalais de négliger le cas de Alcaly. Ce qu’avait nié le pouvoir.
« Aussi bien notre ambassade à Riyad que le Consulat général du Sénégal à Djeddah ont été instruits d’assurer un suivi permanent du dossier et d’apporter à Monsieur Cissé toute l’assistance consulaire requise », note les services du ministre Mankeur Ndiaye. La même source ajoute que sur instruction du président de la république, « toutes les démarches diplomatiques appropriées sont en train d’être menées en direction des plus hautes autorités saoudiennes compétentes ».
Il en serait de même de l’affaire Mor Diarra Ndiaye, ingénieur en génie civil, employé par l’entreprise Environnement, Déchets, Eaux (EDE), présente à Djibouti dans le cadre d’un projet lié à l’assainissement de la ville de Djibouti, financé par la Banque mondiale, est incarcéré, depuis le 6 mai 2010, à la prison Gabode de cette ville. M. Ndiaye est accusé du meurtre d’une dame, « intervenu le jour où il avait pris rendez-vous avec cette dernière », explique un autre communiqué daté de ce lundi.
« C’est en fouillant les derniers appels du téléphone mobile de la disparue que la police djiboutienne a retrouvé le numéro de notre compatriote qui a reconnu avoir tenté auparavant, sans succès, de joindre la dame en question. Depuis cette date, Monsieur Ndiaye, est incarcéré sur la seule base de cet indice », relate les Affaires étrangères du Sénégal.
Le communiqué indique que depuis le début de cette affaire, le gouvernement du Sénégal est « resté mobilisé, en vue d’apporter à notre compatriote l’assistance nécessaire en pareille circonstance. C’est ainsi que sept missions consulaires, dont l’une conduite par l’Ambassadeur, ont été effectuées par notre ambassade à Addis Abéba, qui couvre également le Djibouti, pour rencontrer le détenu lui-même mais également les autorités djiboutiennes compétentes ». Et, ajoute-t-on, lors de son séjour à Djibouti, dans le cadre d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), Mankeur Ndiaye a eu des « échanges fructueux » avec son homologue de Djibouti, Mahmoud, sur la question et, ce dernier s’était « engagé à examiner avec bienveillance la procédure diplomatique introduite par l’ambassade ». Itou, en marge des réunions au sommet de l’Union africaine et de l’OCI, tenues, respectivement, à Addis Abéba, en juillet 2012 et à Koweït City, en novembre 2013, le président Macky Sall s’est entretenu avec son homologue djiboutien Osman Omar Guelleh de la situation de Mor Diarra Ndiaye, à en croire le communiqué.
« En plus des efforts de son avocat, Maitre Aref Mohamed Aref du barreau de Djibouti, ces démarches des autorités sénégalaises avaient contribué à accélérer la procédure et la chambre d’accusation saisie, a clôturé le dossier et l’a renvoyé en Cour d’Assises », d’après la même source. Laquelle ajoute que l’ambassadeur du Sénégal à Addis Abéba et le Consul honoraire du Sénégal à Djibouti « suivent au quotidien l’évolution de ce dossier et restent en contact permanent avec son avocat et Monsieur Mor Diarra Ndiaye lui-même ».
Ces informations concernant le mis en cause surviennent quelques jours après qu’un de ses frères a lancé un appel à l’aide, à travers la Radio futurs médias (RFM).