
Ces libéraux-là ont pourtant « récupéré » toute la cohorte des socialistes vomis en 2009 et le pire et le mal se sont ainsi unis en diphtongue avec Wade pour sécréter un système politique hideux et incompétent. Ces libéraux-là et ceux qui leur ressemblent ont montré à la face du monde leur incapacité notoire et leur inacceptable manque de considération pour les Sénégalais.
Mais vous vous rendez compte de la situation dans laquelle ils ont mis le Sénégal ? Pas d’électricité, capitale insalubre, banlieue noyée dans les eaux, école en difficulté malgré les gigantesques efforts du ministre, pauvreté dans les villages et autres communautés rurales, indigence à Dakar, naissance d’une bourgeoisie parasitaire, impunité, hégémonie d’un parti politique sans cap ni vision, gestion monarchiste du pouvoir, existence d’une oligarchie affairiste peuplée de politiciens et de marabouts, économie claudicante, cherté des prix des denrées alimentaires, voilà schématiquement la physionomie du Sénégal sanglotant comme le jazz orphelin des esclaves impuissamment soumis à la schizophrénie des parvenus.
Si les libéraux étaient compétents, ils auraient tôt résolu la crise énergétique qui fait subir aux Sénégalais une si rude épreuve. Si vraiment ils étaient compétents, ce pays sortirait du gouffre dans lequel il est. Wade serait juriste, avocat, économiste, philosophe, mathématicien, physicien, écrivain à la plume raboutée, architecte, artiste, et quoi d’autre encore ? Le voilà depuis 2000 à l’épreuve de la pratique ; où est donc la preuve de sa compétence ?
Au moment où les salariés du public et du privé tirent encore laborieusement le diable par la queue, au moment où les ménagères n’arrivent plus à répondre aux exigences de la famille, le régime Wade mène une vie libertaire appuyée sur les piliers du pouvoir. Mais un pouvoir a une fin non ? Et que croient Wade et son régime ? Que les bouches vont se taire quand viendra l’heure ? Que non.
Chacun sera au banc des accusés et s’il s’exile jusqu’en Pérou ou même en Alaska, il sera cueilli.
On ne peut, à la suite d’une homérique campagne électorale, se proclamer détenteur des solutions et laisser prospérer une situation insoutenable où on compte des morts. Les citoyens sont fâchés. Ils ont le cœur meurtri et la conscience troublée. Ils en ont assez des leurres.
La colère d’une voix citoyenne n’est pas une haine. Elle n’est pas un accablement. Elle n’est pas un acharnement contre un système ni contre un vieil homme. C’est l’expression réduite d’un mal social, d’une peine et d’une affliction qui étrangle toute une Nation. Malgré les discours, Wade n’en peut plus et l’écrasante majorité des citoyens n’en veulent plus. Les signatures de protocole, les conventions, l’endettement et autres ne sont pas des jalons de développement. Le développement est une question de patriotisme et de compétence.
Ce n’est pas du bavardage. Il est inconcevable de voir un gouvernement composé de plus de trente ministres dont onze ministres d’Etat être aussi incompétents à relever le niveau de vie des populations, à leur donner l’électricité, à réaliser une définitive politique d’assainissement qui mettrait les banlieues à l’abri des catastrophes comme les inondations tragiques.
Il est affligeant de constater l’impunité dont bénéficient les faussaires, les escrocs, les voleurs et les voyous et les forbans alors que de pauvres citoyens subissent une débrouillardise comme au Zaïre du temps de Mobutu. Les femmes sénégalaises sont épuisées.
Les jeunes sont désillusionnés. Le front social est toujours au rouge. Et au lieu d’apporter des réponses correctes et concrètes aux Sénégalais, on chante Cendrillon, on menace, on polémique. Mais jusqu’à quand ? Les libéraux n’excellent que dans les conspirations et les complots politiques. Ils sont des génies quand il s’agit de chicaner.
Mais ils sont négatifs à l’heure où le devoir de construction nationale les appelle. Leur penchant est de rivaliser d’élégance, de corpulence, et d’aisance. C’est dommage pour le Sénégal parce que c’est un fait et on ne peut rien contre les faits.