
En effet, le Cameroun est sans doute le meilleur ambassadeur du football africain, un des rares pays du continent dont l’effectif et le passé sont comparables aux cylindrées européennes ou sud-américaines.
Quart de finaliste en Italie en 1990 avec Milla, Omam-Biyik ou Nkono, les Lions indomptables ont les moyens avec Eto’o, encore buteur samedi contre le Maroc (2-0), mais aussi Geremi, Rigobert Song, Webo, Emana, Kameni, habitués à la rigueur et au haut niveau européen, d’écrire une nouvelle page d’histoire.
"Je veux qu’Eto’o se forge avec les Lions indomptables un aussi beau palmarès qu’avec Barcelone", a affirmé à l’hebdomadaire Jeune Afrique Paul Le Guen, l’entraîneur du Cameroun, appelé en dernière minute pour sauver les meubles.
Le Guen a redonné confiance ?Si sur le papier le Cameroun fait figure de super-puissance du football africain et si sa qualification semble une évidence, il a bien failli se faire éliminer comme en 2006 par excès de confiance (une défaite, un nul et la dernière place du groupe après les deux premiers matches).
L’affaire était même devenue politique. Le président camerounais Paul Biya s’est personnellement impliqué afin d’éviter une élimination qui aurait pu être coûteuse politiquement.
Dans un pays où chaque match de l’équipe nationale est un événement majeur, les victoires sportives sont utilisées comme "un outil de marketing politique" et "servent à régler les tensions sociales et politiques", souligne Claude Abé, sociologue.
Arrivé au chevet de l’équipe en juillet, Le Guen a su redonner confiance et un nouveau souffle à l’équipe. Il a donné le brassard de capitaine à Eto’o, responsabilisant une star jugée quelques fois capricieuse, et surtout, peut-être, une discipline oubliée par les joueurs. Avec quatre victoires de rang (deux contre le Gabon, celles contre le Togo et le Maroc), le Cameroun est désormais à sa place.
Paul Le Guen affirmait : "Mon contrat s’achève en décembre. J’aimerais vivre une CAN et surtout une Coupe du monde. Si nous nous qualifions, j’aurais l’occasion d’en discuter avec les dirigeants camerounais". Les discussions sont ouvertes.